Née en 1945 en Caroline du Nord, Kya a toujours vécu dans une cabane insalubre d’un marais. Elle y a été élevée par ses parents, entourée de ses frères et soeurs, au sein d’un foyer particulièrement pauvre et violent. Quand elle a six ans, sa mère les quitte, ne supportant plus ce quotidien et les violences conjugales. Petit à petit, ce sont ses frères et soeurs ainsi que son père qui l’abandonneront chacun leur tour. Enfant, elle dut ainsi apprendre à survivre seule et à déjouer les service sociaux pour continuer à vivre librement au beau milieu d’une nature belle et sauvage.
Elle fit la rencontre de Tate, un jeune garçon un peu plus âgé qu’elle, qui lui apprit à lire et qui lui permit surtout de rompre avec sa solitude, parfois pesante. Elle ne put compter que sur un nombre très limité de personnes pour l’aider, étant considérée comme une vaurienne, et surnommée par tous comme « La fille du marais ».
Pourtant, le marais n’est pas l’endroit lugubre et sale que s’imaginent les habitants de la ville. C’est un endroit merveilleux, comme un monde parallèle où Kya se sent en sécurité, loin du regard de la société. Celle qui n’alla qu’une seule journée à l’école n’en possède pas moins un savoir exceptionnel, celui de la faune et de la flore du marais, savoir que lui environt des scientifiques des années plus tard. Dans le roman de Delia Owens, nature et culture ne s’opposent pas et cette thématique est bien au coeur de la vie de Kya. Elle emmène son lecteur à travers différents tableaux de relations humaines, familiale, amicale et amoureuse, relations qui plongent presque systématiquement Kya dans une tristesse et une solitude profondes. Certains de ces passages m’ont émue jusqu’aux larmes, Kya étant rapidement devenue une personne chère à mes yeux. Pour autant, elle n’est pas un personnage qui reste accablé par de tristes péripéties et c’est ce qui la rend aussi passionnante et attachante. De chaque déception, elle essaie d’en tirer une leçon et en ressort plus forte, refusant de souffrir de nouveau.
Le deuxième personnage principal de ce roman est bien entendu le marais, composé d’un nombre incalculable d’êtres vivants de toutes sortes et les plus magnifiques les uns que les autres. Passionnée par leur observation, c’est à travers les yeux de Kya que l’on découvre la richesse des herbes du marais, des hérons ou des goélands. Delia Owens convoque un imaginaire époustouflant, et va jusqu’à faire ressentir au lecteur la caresse d’une plume d’oiseau sur sa peau.
Quelle surprise de constater que le roman prend, sur sa fin, une nouvelle tournure, qui ferre le lecteur jusqu’à la dernière page. Là où chantent les écrevisses m’a fait voyager, c’est une fiction que j’ai savourée avec beaucoup de plaisir et que je ne peux que recommander sans aucune réserve.
Référence
Delia Owens, Là où chantent les écrevisses, traduit par Marc Amfreville, éditions Seuil, 480 pages
J’ai beaucoup aimé ce personnage. Et effectivement la seconde partie ajoute une autre dimension. Il y a une petite ressemblance avec Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur
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Je lis tout et son contraire sur ce roman du coup j’hésite ! Il ne laisse pas indifférent en tous cas 🙂
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ça fait une bonne raison de se faire son propre avis alors, non ? 😉
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Tu parles très bien de ce livre qui me fait très envie. Il me donne l’impression d’être similaire à Dans la foret de Jean Hegland qui était, avouons-le, ma meilleure lecture de 2019 hihi
Je me wish celui-ci donc *0*
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L’omniprésence du thème de la nature est effectivement commun à ces deux livres, tout comme le fait d’avoir un personnage féminin très fort mais avec des failles.
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Il me fait de l’oeil depuis sa sortie.
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Je suis la note discordante : Tout ce qui touchait au marais m’a plu mais alors les stéréotypes (romance, enquête etc…) Non vraiment ….. 🙂
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J’aurais pu me passer de l’enquête tant j’ai apprécié ce qu’il se passait dans le marais !
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Tu me fais très très envie!!
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Que d’avis élogieux sur ce roman ! J’attends avec impatience qu’il soit enfin disponible à la médiathèque.
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