Papa Longues-Jambes – Jean Webster

Jerusha Abbott est une jeune femme de 17 ans qui vit dans un orphelinat aux Etats-Unis au début du XXème siècle. Bien qu’elle n’ait plus l’âge d’y résider, elle y vit parce qu’en contrepartie, elle travaille pour l’orphelinat en s’occupant des enfants. Un jour, elle est informée qu’un généreux donateur qu’elle ne connaît pas (et qu’elle décidera d’appeler Papa Longues-Jambes) lui offre de lui payer l’Université. Il estime, d’après des dires, qu’elle serait capable de devenir écrivaine et souhaite ainsi financer ses études.

Jean Webster écrit ce roman jeunesse sous la forme épistolaire et ce sont les lettres écrites par Jerusha à son mystérieux donateur, que nous lisons. En acceptant son don, elle a également dû s’engager à lui donner de ses nouvelles tout en sachant qu’il ne lui répondrait jamais.

Le roman se lit particulièrement vite et facilement car il est d’abord très plaisant. J’ai beaucoup aimé m’imaginer le quotidien de cette jeune femme au début du XXème siècle dans une université américaine. Ce contexte avait quelque chose de particulièrement grisant, et je visualisais les vieilles bâtisses en pierre rouge avec du lierre grimpant, ainsi que les costumes des personnages. La forme épistolaire participe certainement à un certain dynamisme de la narration, qui rend la lecture d’autant plus accessible pour le jeune public. J’ai toutefois été assez gênée par un défaut qui me semble de taille : le ton et les tournures employées par Jerusha dans ses lettres n’ont rien de vraisemblable. En effet, Jerusha raconte son quotidien comme si elle n’avait qu’une douzaine d’années environ. Il y a une candeur et un ton bien trop enfantin dans ses écrits pour que ses lettres soient crédibles. J’ai réussi à passer outre ce défaut, en me disant que c’était certainement voulu, pour rendre la lecture plus agréable aux enfants/ados lecteurs. Malheureusement, je ne suis pas certaine que d’autres lecteurs adultes arriveront à ne pas en tenir rigueur à Jean Webster.

Référence

Jean Webster, Papa Longues-Jambes, éditions Flammarion, traduit par Michelle Esclapez, 224 pages

Arsène Lupin, Gentleman cambrioleur – Maurice Leblanc

Qui n’a jamais entendu parler d’Arsène Lupin ? Faut-il présenter ce personnage de la littérature policière ? Même si je le connaissais, je n’en avais encore jamais lu une seule aventure jusqu’à présent. Quel dommage ! Sur les conseils de @clairethefrenchbooklover, j’ai donc commencé ma découverte avec ce roman ou devrais-je dire ce recueil de nouvelles ?

Ce cambrioleur oeuvre à Paris et en Normandie, au début du XXème siècle. Il a un talent particulier pour le déguisement, et sait ainsi suffisamment bien se maquiller, s’habiller et singer des manières d’être, pour qu’on ne le reconnaisse jamais. Il peut ainsi commettre ses méfaits au nez et à la barbe de tous, avec parfois une certaine moquerie pour ceux qui se font dûper. Au-delà du fait qu’il sait se fondre dans la haute société pour mieux préparer ses coups, il a un don hors du commun pour inventer des énigmes les plus recherchées.

Dans Arsène Lupin, Gentleman cambrioleur, Maurice Leblanc fait parler l’un des proches d’Arsène Lupin, qui est dans la confidence de son identité. Celui-ci tient donc le rôle de narrateur et s’amuse particulièrement à raconter les aventures de son ami. Chaque chapitre peut ainsi se lire comme une histoire à part entière (une nouvelle ?), avec ses propres personnages, son intrigue, ses rebondissements et sa conclusion. A chaque chapitre, je me suis laissée emportée par l’intrigue, me demandant toujours ce que Maurice Leblanc allait bien pouvoir inventer pour suprendre son lecteur. J’ai plus particulièrement aimé les aventures dans lesquelles Arsène Lupin annonce à l’avance à un bourgeois qu’il va le cambrioler et une autre dans laquelle il est emprisonné et annonce à tous qu’il n’assistera pas à son procès.

Voici donc un vrai page-turner, très accessible et idéal lorsque l’on a des plages de lecture réduites et peu de disponibilité d’esprit. C’est particulièrement réconfortant et gratifiant de lire Arsène Lupin car on y prend plaisir à chaque chapitre, qui dure environ une vingtaine de minutes. Bref, ce fut un vrai coup de coeur, que je regrette de ne pas avoir découvert plus tôt et pour lequel je n’ai absolument aucun bémol ! Aucun ? Si, peut-être qu’il n’y a pratiquement aucun personnage féminin, quel dommage !

Référence

Maurice Leblanc, Arsène Lupin, Gentleman cambrioleur, 192 pages

La petite princesse – Frances H. Burnett

Faut-il résumer ce grand classique de la littérature jeunesse ? Sarah est une petite fille quand elle arrive à Londres. Auparavant, elle vivait avec son père aux Indes, élevé uniquement par lui, sa mère étant décédée en couches. Il la place dans un pensionnat pour parfaire son éducation de future jeune femme de la haute société anglaise. Elle y vit comme une reine, dans une somptueuse chambre et ne manque de rien. Elle a beau avoir tout pour elle, elle reste une petite fille généreuse et gentille avec ses camarades et n’a jamais un mot plus haut que l’autre. Un jour, on lui apprend que son père est décédé après avoir perdu toute sa fortune. N’ayant aucun parent, elle devient pauvre et orpheline du jour au lendemain. La directrice du pensionnat la garde donc chez elle, à condition qu’elle devienne une servante. La vie de Sarah change alors du tout au tout.

Quel plaisir immense de relire ce roman qui m’avait tant émerveillée dans mon enfance ! Certes, beaucoup de réactions de Sarah sont très caricaturales et le perfectionnisme de son caractère peut avoir de quoi en agacer plus d’un, mais je n’ai guère prêté d’attention à cela, trop en joie de cette relecture. Lire La Petite Princesse ouvre un imaginaire qui a tout pour me plaire puisqu’on se retrouve plongé dans la ville de Londres au XIXème siècle, où surgit un univers exotique, celui des Indes anglaises. Sarah a une imagination foisonnante et un optimisme à toute épreuve, qui m’ont enchantée. Je ne peux que recommander chaleureusement de lire ce joli roman, et notamment avec ses enfants.

Référence

Frances H. Burnett, La petite princesse, éditions Folio, traduction de Paulette Vielhomme-Calais, 288 pages

Le château de Cassandra – Dodie Smith

Dans les années 1930, Cassandra est une jeune fille qui écrit son journal depuis un immense château anglais, dont la concession a été achetée pour 40 ans par son père, avec ses droits d’auteurs à l’époque où ils étaient riches. Elle y vit avec sa soeur Rose, son père et sa belle-mère. Ils ont dilapidé toute la rentrée d’argent de son père et celui-ci n’écrit plus rien depuis plusieurs années. Aucun d’entre eux ne travaillant ou ne semblant avoir une quelconque compétence ou envie pour travailler, ils doivent faire énormément d’économies, ne mangent pas à leur faim, s’habillent en haillons et ont froid l’hiver. Un jour, des voisins américains qui sont aussi les propriétaires du château débarquent.

Cassandra prévient le lecteur, elle s’essaie à l’écriture rapide et détaillée. J’ai beau avoir été avertie dès le début de ma lecture, cela ne m’a pas empêchée d’être gênée par ce choix littéraire. L’écriture de la narratrice est donc très bavarde et l’abondance de détails insignifiants m’a vite ennuyée. Pourtant, j’avais commencé cette lecture avec beaucoup de plaisir car je me plaisais beaucoup dans cet environnement à la fois romanesque et mystérieux. Quoi de mieux qu’un vieux château perdu dans la campagne anglaise des années 1930 pour s’évader ? Cette atmopshère et cet environnement m’ont beaucoup fait pensé à Northangger Abbey de Jane Austen (en me donnant très envie de le relire). Il faut dire que la narratrice fait elle-même référence à la grande écrivaine anglaise en faisant le lien entre l’arrivée des riches voisins américains et le début d’Orgueil et préjugés. Peut-être l’intrigue n’était-elle pas à la hauteur de l’ambiance si particulière du roman ? Ou au contraire, des rebondissements manquaient peut-être à être un peu plus vraisemblables ? Ou peut-être étaient-ce les personnages, qui ne m’ont pas convaincus ? Quoiqu’il en soit, je ne suis pas allée jusqu’au bout de ce classique anglais de la littérature jeunesse/ado, même si j’aurais aimé savoir ce que devenaient Cassandra et Rose.

Il existe une adaptation cinéma de ce roman, que j’espère pouvoir regarder un jour et qui me plaira probablement plus que l’oeuvre originale.

Référence

Dodie Smith, Le château de Cassandra, traduit par Anne Krief, éditions Gallimard Jeunesse, 576 pages

Mon bilan d’octobre

Le mois d’octobre ayant été synonyme pour moi de temps, j’ai pu faire plus de lectures que d’ordinaires. Je me suis notamment tournée vers des livres jeunesse, en vue de la préparation d’un épisode de Bibliomaniacs avec Claire (épisode que nous devrions enregistrer et diffuser en début d’année prochaine). Même si je n’ai abandonné aucune lecture en cours de route, je réalise en faisant ce bilan que j’ai eu pas mal de déceptions, m’attendant à être bien plus intéressée et transportée par un certain nombre de lectures.

Mes coups de coeur

Mes autres jolies lectures

Mes déceptions

Même si je ne suis absolument pas certaine de continuer à lire autant dans les prochains mois, mon mois de novembre commence plutôt bien de ce côté… Rendez-vous dans quelques semaine pour mon prochain bilan !

Mon bilan de septembre

Qui dit septembre, dit rentrée littéraire ! La mienne fut assez calme, ne m’étant pas précipitée sur les nouvelles sorties. Au contraire, je n’ai lu que deux romans de cette rentrée mais deux très bons romans : Chavirer de Lola Lafon et Un jour ce sera vide d’Hugo Lindenberg. Pour le reste, je me suis concentrée sur la préparation des épisodes des Bibliomaniacs et quelques lectures album/BD.

Mon coup de coeur

Mes autres lectures

Mes abandons ou déceptions

Et vous, qu’avez-vous repéré dans cette rentrée littéraire ?

Mon bilan de juillet et août

Cette période estivale et mes vacances en Dordogne ont été particulièrement propices à la lecture. J’ai pu retrouver le temps et la sérénité d’esprit nécessaires pour lire pendant de grandes plages horaires. C’est ainsi que j’ai pu faire de belles découvertes et lire de beaux classiques jeunesse.

Mes coups de coeur

Mes autres jolies lectures

Mes abandons et déceptions

Et vous, quelles sont vos plus belles lectures de vacances ?

Bibliomaniacs – Nos épisodes jeunesse, ado et BD

Voici encore une nouveauté depuis un peu plus d’un mois, dans le podcast Bibliomaniacs ! Nous avons intégré une nouvelle animatrice talentueuse en la personne de Claire. Excellente connaisseuse de la littérature jeunesse, ado et de la Bande Dessinée, Claire réalise désormais un épisode sur l’une de ces thématiques une fois par mois. Le 4ème mercredi du mois, elle enregistre une émission d’une vingtaine de minutes avec l’une des Bibliomaniacs.

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Je suis personnellement en train de préparer un épisode avec Claire, qui devrait sortir fin juin, sur la thématique des albums jeunesse. En attendant, n’hésitez pas à aller écouter les épisodes de mars et avril, enregistrés par Claire, Coralie et Eva. Elles y proposent de très belles lectures jeunesse et ado. Vous les retrouverez sur notre site internet et sur toutes les applis d’écoute.

L’estrange malaventure de Mirella – Flore Vesco

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Mirella est une adolescente orpheline et pauvre qui vit dans la ville d’Hamelin, au moyen âge. Depuis quelques années, elle exerce l’épuisant métier de porteuse d’eau pour les habitants d’Hamelin. Un jour, des rats porteurs de la peste débarquent, ce qui oblige tous les habitants à vivre dans la peur et l’isolation. Pour Mirella, son travail doit continuer, elle ne peut pas arrêter d’alimenter la ville en eau.

Flore Vesco réécrit le célèbre conte des frères Grimm, où un joueur de flûte délivre les habitants d’Hamelin de la peste grâce à son instrument. Ici, le joueur de flûte devient un personnage intéressé par l’argent et nullement un généreux libérateur. L’avenir de la ville dépend de Mirella, une jeune fille pourtant conspuée, qui doit cacher sa chevelure rousse, de crainte de passer pour l’enfant du diable.

Quelle excellente idée que de réviser entièrement un conte aussi populaire ! Lire la suite de « L’estrange malaventure de Mirella – Flore Vesco »

Anne…la maison aux pignons verts – Lucy Maud Montgomery

MONTGORMERYAnne Shirley est une jeune orpheline qui est passée de famille d’accueil en famille d’accueil depuis qu’elle est nourrisson.

La très belle histoire d’Anne Shirley se déroule au début du XXème siècle sur l’île du Prince Edouard au Canada. Matthew et Marilla Cuthbert décident d’adopter un jeune garçon qui leur apportera une aide dans les travaux agricoles. Ils sont donc particulièrement étonnés lorsqu’ils voient débarquer chez eux une jeune fille d’une douzaine d’années, à la langue bien pendue. Ne pouvant se résoudre à la faire repartir à l’orphelinat d’où elle vient, et déjà sous son charme, ils décident de garder Anne et de l’élever.

Dans ce premier tome d’une longue saga, Lucy Maud Montgomery raconte l’histoire de cette jeune fille, qui découvre un cadre familiale stable, qui noue des amitiés et des inimitiés profondes, qui se passionne pour l’école et qui s’émerveille continuellement devant la beauté de la nature au milieu de laquelle elle vit.

Cette lecture est une merveille absolue, Lire la suite de « Anne…la maison aux pignons verts – Lucy Maud Montgomery »