Jerusha Abbott est une jeune femme de 17 ans qui vit dans un orphelinat aux Etats-Unis au début du XXème siècle. Bien qu’elle n’ait plus l’âge d’y résider, elle y vit parce qu’en contrepartie, elle travaille pour l’orphelinat en s’occupant des enfants. Un jour, elle est informée qu’un généreux donateur qu’elle ne connaît pas (et qu’elle décidera d’appeler Papa Longues-Jambes) lui offre de lui payer l’Université. Il estime, d’après des dires, qu’elle serait capable de devenir écrivaine et souhaite ainsi financer ses études.
Jean Webster écrit ce roman jeunesse sous la forme épistolaire et ce sont les lettres écrites par Jerusha à son mystérieux donateur, que nous lisons. En acceptant son don, elle a également dû s’engager à lui donner de ses nouvelles tout en sachant qu’il ne lui répondrait jamais.
Le roman se lit particulièrement vite et facilement car il est d’abord très plaisant. J’ai beaucoup aimé m’imaginer le quotidien de cette jeune femme au début du XXème siècle dans une université américaine. Ce contexte avait quelque chose de particulièrement grisant, et je visualisais les vieilles bâtisses en pierre rouge avec du lierre grimpant, ainsi que les costumes des personnages. La forme épistolaire participe certainement à un certain dynamisme de la narration, qui rend la lecture d’autant plus accessible pour le jeune public. J’ai toutefois été assez gênée par un défaut qui me semble de taille : le ton et les tournures employées par Jerusha dans ses lettres n’ont rien de vraisemblable. En effet, Jerusha raconte son quotidien comme si elle n’avait qu’une douzaine d’années environ. Il y a une candeur et un ton bien trop enfantin dans ses écrits pour que ses lettres soient crédibles. J’ai réussi à passer outre ce défaut, en me disant que c’était certainement voulu, pour rendre la lecture plus agréable aux enfants/ados lecteurs. Malheureusement, je ne suis pas certaine que d’autres lecteurs adultes arriveront à ne pas en tenir rigueur à Jean Webster.
Référence
Jean Webster, Papa Longues-Jambes, éditions Flammarion, traduit par Michelle Esclapez, 224 pages