Mon bilan lectures du premier trimestre

Voilà un mois que je n’ai pas publié d’article, je n’ai pas vu le temps passer ! Ce n’est pas faute d’avoir fait quelques belles lectures… En effet, je choisis désormais plus facilement ce que je lis et je me rends compte que cela a un bel effet positif sur mon nombre de coups de coeur !

Mes coups de coeur

Mes autres jolies lectures

Mes déceptions & abandons

Lectures en cours et à venir

Mon premier meurtre – Harriet Tyce

Alison a la quarantaine et a à la fois une jolie carrière d’avocate et une belle famille. Pourtant, elle ne peut s’empêcher de vivre sans penser aux conséquences. Elle a ainsi l’habitude de sortir faire la fête et de tromper régulièrement son mari avec un confrère. Un jour, on lui confie un dossier particulièrement intéressant, son premier meurtre.

Je ne sais par quel bout commencer ma chronique, tant j’ai trouvé le niveau de ce roman affligeant ! J’ai abandonné cette lecture au bout de 50 pages, ce qui est un plutôt bel effort compte tenu de ses nombreux défauts. Je dirais que le plus gros de ceux-ci est le manque total de crédibilité du personnage principal, qui s’avère être la narratrice de l’histoire. Alors qu’Alison est censée être une avocate pénaliste londonienne, mère de famille, quarantenaire, elle agit et parle comme une adolescente demeurée. Cela rend bien évidemment la lecture extrêmement pénible. Vous n’imaginez pas le niveau des dialogues, très nombreux dans la narration…

Pourtant, il ne m’aurait pas semblé invraisemblable qu’un personnage tel que celui d’Alison soit confronté à des tensions dans son couple, qu’elle ait un amant, etc. L’idée de traiter d’un meurtre par le regard de l’avocate est également une bonne idée en théorie mais je n’ose imaginer ce que cela peut donner à travers les yeux de cette narratrice-gamine.

J’ai eu ce roman via un abonnement à la box Exploratology et je vous avouve que je m’attendais à bien mieux de la part d’une box qui est censée sélectionner ses livres… Bref, une sacrée déception !

Référence

Harriet Tyce, Mon premier meurtre, traduit par Johan-Frédérik Hel Guedj, éditions Pocket, 406 pages

La petite princesse – Frances H. Burnett

Faut-il résumer ce grand classique de la littérature jeunesse ? Sarah est une petite fille quand elle arrive à Londres. Auparavant, elle vivait avec son père aux Indes, élevé uniquement par lui, sa mère étant décédée en couches. Il la place dans un pensionnat pour parfaire son éducation de future jeune femme de la haute société anglaise. Elle y vit comme une reine, dans une somptueuse chambre et ne manque de rien. Elle a beau avoir tout pour elle, elle reste une petite fille généreuse et gentille avec ses camarades et n’a jamais un mot plus haut que l’autre. Un jour, on lui apprend que son père est décédé après avoir perdu toute sa fortune. N’ayant aucun parent, elle devient pauvre et orpheline du jour au lendemain. La directrice du pensionnat la garde donc chez elle, à condition qu’elle devienne une servante. La vie de Sarah change alors du tout au tout.

Quel plaisir immense de relire ce roman qui m’avait tant émerveillée dans mon enfance ! Certes, beaucoup de réactions de Sarah sont très caricaturales et le perfectionnisme de son caractère peut avoir de quoi en agacer plus d’un, mais je n’ai guère prêté d’attention à cela, trop en joie de cette relecture. Lire La Petite Princesse ouvre un imaginaire qui a tout pour me plaire puisqu’on se retrouve plongé dans la ville de Londres au XIXème siècle, où surgit un univers exotique, celui des Indes anglaises. Sarah a une imagination foisonnante et un optimisme à toute épreuve, qui m’ont enchantée. Je ne peux que recommander chaleureusement de lire ce joli roman, et notamment avec ses enfants.

Référence

Frances H. Burnett, La petite princesse, éditions Folio, traduction de Paulette Vielhomme-Calais, 288 pages

Mon bilan d’octobre

Le mois d’octobre ayant été synonyme pour moi de temps, j’ai pu faire plus de lectures que d’ordinaires. Je me suis notamment tournée vers des livres jeunesse, en vue de la préparation d’un épisode de Bibliomaniacs avec Claire (épisode que nous devrions enregistrer et diffuser en début d’année prochaine). Même si je n’ai abandonné aucune lecture en cours de route, je réalise en faisant ce bilan que j’ai eu pas mal de déceptions, m’attendant à être bien plus intéressée et transportée par un certain nombre de lectures.

Mes coups de coeur

Mes autres jolies lectures

Mes déceptions

Même si je ne suis absolument pas certaine de continuer à lire autant dans les prochains mois, mon mois de novembre commence plutôt bien de ce côté… Rendez-vous dans quelques semaine pour mon prochain bilan !

Ordinary People – Diana Evans

EVANS

« […] utilisant le « nous » au lieu du « je » pour se désigner. Dans la langue de leurs couples, le « je » était le pronom perdu. Ils parlaient d’eux-mêmes avec un nous de majesté, y associant leur partenaire et sous-estimant leur moi, de sorte que chacun se trouvait dilué dans un binôme indéfini. »

Melissa et Michael forment un couple parfait. Trentenaires, ils sont free-lance dans la presse et Responsable RSE. Ils viennent d’emménager dans une maison d’un quartier populaire de Londres, où faire grandir leur famille puisqu’ils attendent leur deuxième enfant.

Leur couple d’amis Stéphanie et Damian ont choisi de quitter Londres pour avoir une meilleure qualité de vie et se sont installés à 35 kilomètres de la capitale, où ils élèvent leur trois enfants.

Diana Evans nous fait entrer dans l’intimité de ces deux couples et décortique leur quotidien. Lire la suite de « Ordinary People – Diana Evans »

Mon bilan d’octobre

Je poursuis tout doucement ma découverte de la rentrée littéraire 2019, avec de belles lectures. Grâce au génialissime podcast Les couilles sur la table et à l’interview de Didier Eribon par Victoire Tuaillon, j’ai découvert Retour à Reims. C’est un très beau mois puisque j’ai également dévoré le magnifique Ordinary people.

Mes coups de coeur

Mes autres belles lectures

Déception et abandon

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Lectures en cours et à venir

Bibliomaniacs – Episode 58

Voici un épisode un peu particulier pour moi car je n’ai malheureusement pas pu participer à son enregistrement. C’était vraiment dur à admettre car ce 58ème épisode marquait les 5 ans des Bibliomaniacs et son affiche était vraiment top ! Les copines ont parlé des livres suivants :

  • « Les heures rouges » de Leni Zumas, traduit par Anne Rabinovitch, publié aux Presses de la Cité, 408 pages.
  • « Tess d’Uberville » de Thomas Hardy, publié au Livre de Poche, traduit par Madeleine Rolland, 474 pages.
  • « Moi ce que j’aime c’est les monstres » d’Emil Ferris, publié chez Monsieur Toussaint Louverture, 416 pages

Il n’y a que le dernier livre que je n’ai pas lu, faute d’ouverture d’esprit : en le feuilletant, j’ai fait un blocage sur les dessins. Lorsque je lis une BD, il est important que je puisse me sentir à l’aise avec le graphisme et ce n’était pas le cas. Je pense que je me serais peut-être forcée avec une BD plus courte mais cette lecture me semblait vraiment trop ambitieuse.

Voici le lien pour aller l’écouter.

Swing Time – Zadie Smith

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Deux petites filles deviennent amies et ont un point commun qui scelle cette amitié : leur passion pour la danse. Alors que Tracey est la plus talentueuse, la narratrice excelle en chant. Elles rêvent devant les comédies musicales américaines et s’imaginent devenir un jour de grandes stars elles aussi.

Zadie Smith ponctue sa narration d’aller-retours dans le présent et le passé des deux jeunes filles/femmes. La narratrice devient l’assistante personnelle d’une grande chanteuse américaine et participe au développement d’un projet caritatif de celle-ci en Afrique, lui permettant ainsi de se rapprocher de ses origines. Quant à Tracey, elle semble essayer de vivre de la danse. Mais des événements ont mystérieusement séparés les deux jeunes femmes.

Le début de Swing Time est particulièrement prometteur car ce roman nous plonge dans la construction d’une amitié féminine autour d’une passion artistique qui met les deux enfants en concurrence. Lire la suite de « Swing Time – Zadie Smith »

Ecoute la ville tomber – Kate Tempest

TEMPEST« Tu trimes, tu bouffes, tu dors, tu baises, tu bois, tu danses, tu crèves. »

Comment parler de LA pépite de cette rentrée littéraire, de LA grande découverte littéraire ? Je ne sais comment aborder ce roman époustouflant en utilisant les mots qui lui rendront le mieux justice. Commençons par dire quelques mots de l’intrigue…

Harry est dealeuse et fait ce travail avec son ami Léon. Ils vendent de la drogue directement dans les grands bureaux londoniens et dans les soirées chics. Lors de l’une de ces soirées, elle rencontre Becky et toutes deux ont comme un coup de foudre, qui ne se matérialise pourtant pas de suite. Becky est danseuse mais n’arrive pas à percer. Elle cumule les boulots alimentaires et notamment un travail de masseuse, pour s’offrir le temps de sa passion. Elle est en couple avec Pete, pour qui elle avait eu un coup de foudre.

« Elle fit de lui un homme, une femme, un enfant. Il n’avait jamais rien connu d’aussi intense. Lors d’une fête il se retrouva assis sur ses genoux, à minauder, rien que pour elle. Il aimait ce qu’il devenait sous son regard. Un coup d’œil de sa part et il se mettait à rire bêtement, à sautiller, à faire le pitre, pour elle. Au coup d’œil suivant il redevenait sérieux et taciturne, la passion le consumant à la moindre vibration de ses cils. Avec elle il passa par tous les stades. Elle était comme un corps étranger qui l’avait parasité. Un fragment métallique logé dans un organe vital. Un éclat d’obus scélérat qui s’était incrusté la première fois où il avait posé les yeux sur elle, l’instant où il avait senti la déflagration. »

A travers les histoires de Harry, Léon, Becky et Pete, Kate Tempest raconte la vie de ces trentenaires londoniens sans avenir mais aussi celle désabusée de leurs parents. Elle montre la manière dont ils sont à la recherche de sens : par une vocation, une passion, une relation…

« Chacun cherche cette étincelle qui donnera du sens à sa vie. Cette miette de perfection fuyante qui fera peut-être battre leur cœur plus fort. »

« Tout le tue, et pourtant sa vie ne finit pas de n’en plus finir : le matin arrive et il est encore là, les yeux ouverts. Vivant. »

J’ai été immédiatement aspirée par le rythme de ce roman, la résonance des mots utilisés, le style si graphique de Kate Tempest. Je n’en revenais pas de lire les phrases que j’avais sous les yeux, tant leur puissance était aveuglante. Tout n’y est que beauté, justesse et finesse. Elle a un don pour décrire les effets d’une émotion, d’une découverte, d’une rencontre entre deux personnes, les coups de foudre. Il y a quelque chose de radieux, d’extrêmement lumineux dans ces passages.  Lire la suite de « Ecoute la ville tomber – Kate Tempest »

Cartes postales de Grèce – Victoria Hislop

20170708_153718Ellie est une jeune anglaise. Régulièrement, elle trouve une carte postale grecque dans sa boîte aux lettres, adressée à une personne qui devait très probablement être la précédente occupante de son appartement. Un jour, elle ne reçoit pas une simple carte postée de Grèce, mais un carnet contenant des notes très personnelles : un homme y raconte son voyage à travers toute la Grèce mais surtout la façon dont il essaie tant bien que mal de surmonter un abandon amoureux.

« Certaines choses ne peuvent être détruites, comme l’hospitalité et l’art du récit grecs. » (page 407)

Ce mystérieux homme alterne le récit de son propre séjour en Grèce et la narration des histoires qui lui sont racontées par les personnes qu’il croise sur son chemin. C’est un collectionneur d’histoires individuelles, qui font de ce livre un mélange de roman et de recueil de nouvelles. Quel merveilleux concept ! Dans ces nouvelles on y croise toutes sortes de personnages : un maraîcher qui tombe amoureux d’une statue d’Aphrodite, deux touristes français en lune de miel, des frères qui se battent pour la réussite professionnelle… Les tons sont variés, tantôt léger voire romantique, tantôt tragique et cruel.

 

Le narrateur-auteur de ce carnet collectionne les histoires des personnes qu’il croise sur son chemin un peu comme il collectionne les cartes postales. Toutes ces histoires sont indépendantes les unes des autres mais ont pour point commun de tisser le canevas de l’identité grecque : on y découvre sa culture hellénique, son attachement à la religion et aux traditions, l’importance de la superstition mais aussi l’ancrage de la haine pour les turcs et les étrangers plus généralement, le sexisme… Victoria Hislop raconte ce pays sans en faire un portrait idyllique. Elle présente la Grèce sous toutes ses formes, que cela soit favorable ou défavorable à ce magnifique pays, mais sans jamais présenter de jugement.  Lire la suite de « Cartes postales de Grèce – Victoria Hislop »